Radio-Techna, ma collection P.Horguelin (Fr) P.Horguelin (GB) Nomenclature des Radio-Techna Les composants Radio-Techna La production des Radio-Techna La distribution des Radio-Techna Le monolampe communal Paul Horguelin fait son cinéma Un "Grand Bonhomme" Annexes Remerciements | |
1/ Les magasins Radio-Techna
L'entreprise Radio-Techna avait pour objet la construction d'appareil
radio-électriques mais aussi leur commercialisation (bien que Paul Horguelin,
d'abord ingénieur, ne se soit jamais tellement intéressé à l'aspect
vente au détail) . Au cours des années 20, on trouve 6 magasins à l'enseigne Radio-Techna, d'abord a
Châlons-sur-Marne, puis à Agen, enfin à Reims et à Epernay. On ne dispose
d'aucune photographie explicite de la première boutique de Châlons et les
informations à son propos sont assez parcellaires. Les magasins suivants,
fondés à la fin des années 20 et au début des années 30 n'ont plus rien de modestes échoppes. Façades grandioses, vastes et
lumineuses salles d'exposition, présentation aérée des récepteurs, le
décorum concourre à poser les appareils Radio-Techna comme des objets de luxe
destinés à une clientèle bourgeoise sure de son bon goût.
Le tout premier magasin Radio-Techna se situe au 3 rue d'Orfeuil à
Châlons-sur-Marne. Il jouxte l'Hotel Dubois de Crancé qui abrite à
l'époque la bibliothèque municipale. Parmi tous les magasins, il s'agit
du moins documenté. Pour en savoir plus il aurait convenu de poser des
questions à Marguerite Horguelin mais à l'époque ou c'était possible
j'ignorais l'existence de cette endroit. A travers l'examen des très
rares documents disponibles ainsi que des papiers
à entête et des catalogues de l'entreprise on peut situer l'ouverture
fin 1922 ou début 1923 (L'installation d'un "dépôt des appareils
et des accessoires" au 3 rue d'Orfeuil est certaine en février 1923 car mentionnée dans l'acte de dissolution de la société
Radio-Techna). La fermeture se situe entre 1926 et 1928 (le 3 rue d'Orfeuil
est toujours
mentionné sur le catalogue du "Technadyne" de 1926 mais il a
disparu du catalogue non daté estimé de 27/28). Chose étrange, le 3 rue
d'Orfeuil est également l'adresse de A. Robat, l'imprimeur des notices et
catalogues Radio-Techna. L'examen attentif des archives semble indiquer
que les relations entre Paul Horguelin et A Robat sont plus que des
relations de fournisseur à client. En 1921, Robat est déjà l'imprimeur
de la thèse de Paul Horguelin. En décembre 1922, au moment de la
dissolution de la société Radio-Techna, Paul Horguelin contracte un emprunt
de 20000 Frs auprès de Robat (source : archives Horguelin), somme
importante qui semble indiquer qu'ils sont sinon des amis, du moins
des personnes qui se font confiance. Certaines notices mentionnent
"Robat Libraire Imprimeur" ce qui est un indice de la présence à cette
adresse, en plus d'un atelier, d'une librairie...donc d'une
boutique. Vérifications faites auprès de la Bibliothèque Historique des
Postes et Télécommunications, le N° de téléphone du magasin
Radio-Techna qui est mentionné sur les papiers à entête de l'entreprise
et les notices publicitaires (N°3-21) est en fait celui de l'imprimerie
Auguste Robat (annuaire de la Marne, 1926). On doit en conclure que ce
premier magasin Radio-Techna est très probablement au mieux un simple
rayon de TSF organisé au sein même de la librairie. Paul Horguelin ne
dispose pas alors de personnel de vente spécifique puisque le client potentiel
qui téléphone au magasin est en fait mis en relation avec A Robat
ou ses employés. Au pire, il peut s'agir aussi d'une simple boite aux lettres. Selon
le journal des ventes de Paul Horguelin, le chiffre d'affaire réalisé
par ce magasin en 1926 est seulement de 13556 F (à comparer aux 67402 F
réalisés par le magasin d'Agen et aux 251818 F de chiffre d'affaire
global de l'entreprise) ce qui montre bien qu'il ne s'agit pas d'un outil
de vente idéal . La
vue ci-dessus, très partielle hélas, est extraite de la bordure droite
d'une photo de l'hôtel Dubois de Crancé prise le 6 novembre 1929 (Raymond
Dominé,"Châlons-en-Champagne et ses rues animées", tome
III, Editions Alan Sutton, 2006, page 34). Le cliché est ainsi
légendé : " Le 2 novembre 1929, vers 19h, un incendie se déclarait
au N°1 de la rue d'Orfeuil, dans un annexe de l'hôtel de ville occupé
par les services de la voirie, de l'hygiène et la salle de lecture. Le
sinistre fut circonscrit vers 23 h. Le commerce de Monsieur Robat,
imprimeur libraire au N°3, eut à souffrir des eaux débitées par les
pompes à incendie". Le cliché confirme que l'on a bien affaire
à une boutique avec pignon sur rue, mais à une boutique modeste dans un
immeuble modeste. Jusqu'a preuve du contraire, Robat ne distribue plus les
appareils Radio-Techna à l'époque de cette photo. |
Le 3 rue d'Orfeuil en 2009. Il s'agit désormais d'une annexe de l'Hôtel
de Ville. |
Le
second magasin Radio-Techna est crée à Agen en février 1925. Il est situé au 11 bis, rue Garonne. Ce magasin est la suite
logique du "Concours d'Agen" remporté par Paul Horguelin (voir
page : le monolampe type communal). Dans une lettre non datée de décembre
24 aux maires du Lot et Garonne, Paul Horguelin (voir page annexe) promet
l'ouverture prochaine d'un "magasin avec bureaux et ateliers"
afin d'assurer le service après vente des appareils distribués auprès
des communes du département. Il ne subsiste aucune photo de l'extérieur
de ce magasin (et le bâtiment n'existe plus aujourd'hui) mais Odette Escot, seule témoin vivant de cette époque, m'en a fait une
description assez précise. Paul Horguelin avait loué à cette adresse
une petite maison particulière de 6 mètres de large environ. Cette
maison était en recul de 2 mètres par rapport à la rue. Il y avait une
barrière et un portillon sur la rue qu'il fallait pousser pour entrer
dans une courette. On se trouvait alors face à 3 marches et à la porte
de la maison. Le magasin était installé dans la salle de séjour et la
cuisine située derrière servait de débarras. L'étage était inoccupé.
La gérance de ce "magasin" avait été confiée au départ à
Mme Yvonne Joly (soeur de René Joly, l'un des associés de l'éphémère société). Yvonne
Joly ne connaissait rien à la radio et avait du quitter la Marne pour
occuper ce poste. Elle a été par la suite remplacée par une Mlle Malon,
une ancienne employée de banque originaire d'Agen, qui n'était semble t'il pas plus
compétente (Odette Escot se souvient de Mlle Malon mais pas d'Yvonne Joly,
qui était probablement déjà repartie quand elle est arrivée à Agen en
mars 27. La famille Horguelin n'a quand à elle aucun souvenir de Mlle
Malon dont le passage dans l'entreprise a été probablement assez court).
Marguerite Brisson a également tenu le magasin de manière épisodique
quand Yvonne Joly était en vacances. La photo ci-contre (certainement de 1925) est la seule connue de ce
magasin. Yvonne Joly est à la machine à écrire. Derrière, de nombreux
Radio-Techna en attente de livraison : monolampe communal, 2 amplis 1
lampe ou postes à galène, 2 récepteurs haut de gamme identiques ou
proches du N°34.de la nomenclature. On aperçoit aussi un HP Amplion
Dragonfly dont Paul Horguelin assurait la distribution à
l'époque. En 1926, le chiffre d'affaire réalisé par l'antenne
d'Agen est de 67402 F ce qui représente 27% du chiffre d'affaire global
de l'entreprise. Albert Lallement, dont on reparlera plus bas, prendra le
relais de la gérance de ce magasin en mars 1927. On peut situer sa fermeture
vers juin 1927. |
Albert Lallement est le fils de Constant Lallement, l'un des frères de
Flavie Lallement qui est elle mème la mère de Paul Horguelin. En plus
d'être son cousin germain, Albert Lallement est un ami d'enfance de
Paul Horguelin. Grand blessé de guerre en 1914, il travaille ensuite dans
le secteur de l'exploitation forestière puis dans la vente de bois à
Ivry en banlieue parisienne. En 1926, la société qui l'emploie
déménage en province et il refuse de suivre. Au chômage, il contacte
son cousin Horguelin afin de lui proposer ses services. Paul Horguelin lui
fait part de ses soucis avec le magasin d'Agen, tenu par une Mlle Malon,
une ancienne employée de banque totalement incompétente en matière de
radio. La décision est prise rapidement d'envoyer Albert Lallement à
Agen pour prendre la succession. Après avoir reçu une rapide formation
de radio-technicien, il s'installe sur place en mars 1927 avec sa femme et
ses 2 filles. Il est d'autant plus heureux de quitter la région
parisienne que l'une de ses filles, Odette, est malade et que les
médecins lui ont prédit une mort prochaine si elle continuait à
respirer l'air "vicié" de Paris (Odette Escot, seul temoin de cette époque, a été mon principal interlocuteur pour cette
partie agenaise de la saga Radio-Techna).* * Cette partie a été
rédigée en 2009. Odette Escot est décédée en juin 2016 (rajout 09/2019). |
Le
second magasin d'Agen, situé au 149 Boulevard de la République, tenu par
Albert Lallement de Juin 1927 au 31 décembre 1962. Quand il arrive à Agen en mars
1927, Albert Lallement découvre la petite maison particulière qui sert
de magasin. En 1927, il n'est plus seulement question d'assurer le service
après vente des postes communaux vendus au communes après le
"concours d'Agen" (qui sont d'ailleurs à cette époque
complètement obsolètes). A ses yeux, il n'est pas possible de recevoir
les clients décemment dans cette petite maison étroite et dépourvue de
vitrine dans laquelle une boutique a été improvisée à la hâte à
l'époque héroïque. Avec l'accord de Paul Horguelin, il se met une quête
d'un local plus adapté qui est bientôt trouvé au 149 Boulevard de la
République, l'artère principale d'Agen, à quelques encablures de la rue
Garonne (siège de l'ancien magasin) et de l'esplanade du Gravier (siège
de Radio-Agen). La vitrine est modeste mais le local est très profond ce
qui ménage une surface de vente confortable. Ce magasin sera acheté par
Albert Lallement en nom propre mais il servira de base avancée à Radio-Techna pour toute la région
sud-ouest (il figure sur le papier à entête de Paul Horguelin bien
qu'appartenant à Albert Lallement). De nombreux
revendeurs Radio-Techna s'installeront par la suite autours d'Agen, de
Bordeaux à Toulouse. Albert Lallement n'avait pas d'employés, il
profitait du dimanche pour réaliser des installations dans les campagnes
alentours. Selon Odette Escot, ces installations étaient le prétexte à
des "parties de campagne" en famille. La photo a été prise le
25 juillet 1935 et la présence de nombreuses bicyclettes situe précisément
l'évènement. Alors que peu de monde possédait encore la radio, les
cyclistes d'Agen se réunissaient devant le magasin à l'heure de
l'arrivée des étapes du tour de France afin de connaître les
résultats. Albert Lallement (visible devant la porte) "jouait le jeux", allant jusqu'a
afficher les noms des vainqueurs sur un panneau devant le magasin. Il
n'existe malheureusement pas de photos du magasin à l'époque de
Radio-Techna (source
: archives Escot, comme pour tout ce qui suit concernant Agen). |
En
1933, Paul Horguelin décide d'arrêter la fabrication des Radio-Techna.
Il conseille alors à Albert Lallement de se lancer dans la distribution
de radios d'autres marques. C'est ainsi qu'il prend des contrats avec
Radiola, Ducretet, Ténor et plus tard Radialva. Il se lance aussi dans
les appareils ménagers et devient distributeur Frigéco (à cette époque
un réfrigérateur Frigéco coûtait le prix d'une petite voiture). Sur la
photo, la devanture a été repeinte. Il n'y a aucun récepteur dans la
vitrine mais seulement des accessoires d'éclairage. Il est probable que
ce cliché ait été pris durant la guerre. Le magasin fermera ses portes
le 31 décembre 1962. Odette Escot secondera son père jusqu'a la fin. |
Le
papier à entête du magasin d'Agen, probablement dans les années 30,
époque ou Albert Lallement a commencé à vendre des appareils ménagers.
Alors même que les Radio-Techna n'étaient plus fabriqués depuis
longtemps, Albert Lallement avait demandé à Paul Horguelin de pouvoir
conserver le nom. |
Le stand Radio-Techna lors d'une foire exposition sur l'esplanade du
Gravier à Agen en juin 1928. Malheureusement presque invisible sur le cliché, le
décor "art-déco" qui surplombe le stand reproduit le
planisphère du logo "Radio-Techna" entouré des mots
"émission / réception". On aperçoit 2 HP Philips ( "Plat
à Barbe" et "Chapeau chinois") et un poste Radio-Techna
modèle "Techna-luxe" (N°68 de la nomenclature). Les
personnages en bas sont des PLV Philips.
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Le stand Radio-Techna lors d'une foire exposition sur l'esplanade du
Gravier à Agen en juin 1930. On aperçoit encore les mêmes HP Philips ainsi que 2
modèles Celestion. Les postes sont tous des Radio-Techna. A gauche 1
modèle B5 (N°62), un modèle "Super-Technadyne" en meuble (N°86). A droite un modèle "Super 5" en meuble
(N°64). A
cette époque, Albert Lallement commençait sa diversification en
distribuant des éléments de chauffage Mécano (éléments au mur). Pour le reste
(les HP) il se servait chez les mêmes fournisseurs que Paul Horguelin
(voir ci-dessous). |
Tampon encreur de la maison Albert Lallement en forme de comic strip
(vers 1935) |
Le magasin de Reims, 29 cours Langlet. Je ne possède pas actuellement
d'informations précises sur la date d'ouverture de ce magasin que l'on
peut situer entre 1926 et 1928 par un examen attentif des papiers à
entête et catalogues. Ce magasin est absent de la notice "Le
Technadyne" de 1926 mais il est mentionné sur le catalogue non daté
estimé 1927/28 qui par ailleurs ne mentionne plus de magasin à
Châlons-sur-Marne (voir page annexes). Avec ce magasin, on change
manifestement d'échelle. La façade est étonnamment luxueuse
avec de nombreux éléments de ferronnerie et une vaste marquise. La surface de
vente est très importante. |
Le magasin de Reims, autre vue de la façade. Remarquez le caractère
monumental de l'entrée à colonnades. La taille des personnages donne une idée de l'échelle, la marquise est à 7
mètres du sol.
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Le magasin de Reims, vue complète de l'immeuble. La voiture sur le
devant est très probablement un fourgon de livraisons Radio-Techna que
l'on retrouve sur d'autres photos.
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Le magasin de Reims, vue de l'intérieur. Au fond, le gérant du
magasin (dont le nom n'est pas connu à ce jour) prend la
pose à coté d'un récepteur Super 5. Sur la droite, 2 récepteurs "Technadyne"
en meuble et 1 type B5 (que l'on différencie du B4 par la présence de 2 prises
HP sur le devant). On aperçoit encore un diffuseur Philips "Chapeau
Chinois" ainsi que l'ensemble des HP de la gamme Célestion (petit,
moyen et grand modèle avec lyre au fond). Épaisses tentures, fauteuils de
style Louis XV, vitrages en rotonde avec vitraux, tout respire le luxe. La photo
date probablement des années 1928/1930.
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Le magasin de Reims, autre vue de l'intérieur. Toujours les
mêmes HP Celestion, un poste Super 5 avec son cadre sur la gauche
et un "Technadyne" sur la droite. Comme le montre la photo, il
était possible de modifier facilement l'agencement du magasin grâce à
un jeu de tentures amovibles.
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Carte de visite du magasin de Reims, vers 1928/30. On y apprend que
Paul Horguelin a remporté des prix à des concours régionaux en 1926 et
28 (Chambéry, Châlons-sur Marne). Dans le cas de Chambéry, cela laisse
supposer qu'il y avait un revendeur sur place (mais je n'ai pas plus
d'informations à ce sujet)
A coté des récepteurs Radio-Techna, Paul Horguelin propose également
des reproducteurs phono électriques pour salle de danse et cinéma, un
service de location de HP de grande puissance pour les meetings, la
transformation de récepteurs anciens en récepteurs modernes. |
Le
vaste stand "Radio-Techna" lors d'une foire exposition (probablement
Reims). La photo est inclue dans la planche "gamme 1926", année
confirmée par la physionomie des radios que l'on aperçoit à gauche et à
droite. Curieusement, il semble que la façade de ces radios ne soit pas en
ébonite, peut-être en aluminium bouchonné. Il ne s'agit donc probablement pas
de "Radio-Techna", peut-être des Radio-LL type A ou Baby. Le
catalogue 1927/28 porte la mention "Appareils toutes marques sur
demande". Il est donc probable que Paul Horguelin ai vendu des appareils
autres que "Radio-Techna" dans ses magasins, avant même de devenir
officiellement agent Philips. |
Le stand Radio-Techna à la foire exposition de Reims, probablement en
1928 ou 29. A la droite du personnage ( le gérant du magasin de Reims) on
aperçoit un récepteur Super 5 ainsi que les types B4 et B5. |
Une illustration de l'activité de location de matériel de
sonorisation de Paul Horguelin (telle que mentionnée sur la carte de
visite du magasin de Reims). Nous sommes ici à la fête du champagne à
Hauvilliers en 1932. Le député Marchandeau lit son discours. A sa
droite, Paul Horguelin s'assure du fonctionnement du micro. Manifestement
ce micro est une fabrication maison utilisant un diffuseur dont la
membrane a été découpée. Le pied ressemble à un pied d'appareil
photo. |
Le magasin de Châlons-sur-Marne, situé au 63 rue de la Marne. Une
remarquable façade de style "art-déco". Ce magasin n'a pas connu les
premiers Radio-Techna. L'immeuble de 3 étages a été construit en 1930 par
Paul Horguelin en vue d'être loué en appartements. Le maître d'œuvre s'est
réservé le rez-de-chaussée pour son magasin qui, selon lui, "sera le
mieux placé de toute la rue de la Marne"(archives Horguelin). On présume que le magasin a ouvert à la fin de l'année
1930, au moment ou a été crée la SARL Paul Horguelin et Cie. La
gérance en a été confiée à Marcelle Brisson, sœur de Marguerite Brisson (devenue à cette époque Mme Horguelin)
et par ailleurs associée de la nouvelle société. Le siège social se
situait d'ailleurs non plus à Nuisement mais à cette adresse de Châlons.
Entre la fin du magasin de la rue d'Orfeuil et l'ouverture du magasin de
la rue de la Marne il s'est probablement écoulé une période durant
laquelle Paul Horguelin n'avait plus de magasin à Châlons. |
L'excellente définition du cliché précédent permet de découvrir
des détails étonnants, tels ce kiosque situé devant la porte, baptisé
"télémultiscope", doté semble t'il d'un écran et
"donnant les dernières actualités". De quoi s'agit t'il
exactement, je dois avouer mon incompétence. |
Le magasin de Châlons-sur-Marne, 63 rue de la Marne, vue de l'intérieur. La photo date
de 1932 et a probablement été prise au moment de la réalisation du film
sur Radio-Techna. On aperçoit 2 récepteurs type Super 5, un "Technadyne"
en meuble (fermé) et plusieurs HP Philips, type "Plat à
Barbe" ou "Chapeau Chinois". Sur la droite un récepteur 830A
ainsi qu'un Lemouzy en bakelite. Comme en atteste une affichette visible
sur la porte du magasin sur la photo précédente, Paul Horguelin
distribuait aussi à cette époque les postes allemands Mende .On est là dans une période de transition. Paul Horguelin (à droite
sur la photo) est déjà
agent Philips mais il continue à fabriquer et à vendre ses Radio-techna, des
modèles fonctionnant pour la plupart sur batterie, de conception déjà
ancienne et d'une présentation démodée, mais qui ont encore leur
justification dans les campagnes qui n'ont pas encore bénéficié de
l'électrification. Un an plus tard les radios présentant ce type de
physionomie seront devenues totalement invendables. |
Nous sommes ici à la foire de Châlons-sur-Marne en 1935. Les
appareils Philips et Radiola se partagent le stand mais il n'y a plus de
Radio-Techna en vue. |
Le 63 rue de la Marne en 2009. L'immeuble a été vendu dans les
années 60 et abrite maintenant une parfumerie Marionnaud. Le lettrage
"P. Horguelin-TSF" existe toujours, dissimulé derrière les
panonceaux de la parfumerie. |
Henri Defaix, gérant du magasin d'Epernay. Mr Defaix aurait commencé
à travailler avec Paul Horguelin au moment de l'ouverture de ce magasin
(au plus tard en 1932 en tout cas car il figure sur le film Radio-Techna
réalisé cette même année). Ils sont rapidement devenus des amis en se
découvrant une passion commune pour la photographie. Pendant l'occupation
allemande, alors que le magasin d'Epernay n'existe plus, il supervise le
magasin de Châlons avec Marcelle Brisson et s'occupe du S.A.V. Il
s'installe ensuite en banlieue parisienne à Montgeron ou il travaille au
siège d'une importante firme d'électricité près des Champs-Elysées.
Il reste un ami proche de Paul Horguelin jusqu'a la disparition de ce
dernier en 1967.
|
Le magasin d'Epernay, situé rue Flodoart, à l'angle de la rue St
Rémy. On ignore l'année exacte
d'ouverture mais elle peut être située vers 1931-32 par recoupement .La
photo a été prise en mars 1934 et les derniers Radio-Techna ont depuis
longtemps quitté les vitrines
|
L'une des vitrines de Radio-Sparnacien en mars 1934.
Ducretet, Philips, Radiola et Ondia se partagent l'espace. |
Un magnifique cliché professionnel du à Mr Poyet, photographe à
Epernay. La photo a été prise sur le stand de Radio-Sparnacien au
marché couvert de la rue St Rémy à Epernay en mars 1934. Il n'y a bien
sur plus de Radio-Techna. En revanche, de nombreux Philips, Radiola,
Ducretet qui donnent une idée de ce qui se vendait dans les magasins de
Paul Horguelin à cette époque. De la même manière qu'Albert Lallement,
Paul Horguelin s'était diversifié dans le matériel ménager. On voit au
premier plan un magnifique réfrigérateur Frigéco (qui n'avait "d'éco"
que le nom, cet appareil coûtait alors une fortune et le taux
d'équipement des ménages en réfrigérateurs en 1934 était certainement
très inférieur au taux d'équipement en radios en 1922) (source :
archives photographiques Champenoises, fond Poyet) |
Le stand de Radio-Sparnacien lors d'une foire exposition vers 1933.
Philips 938, 834, 634 et au fond des armoires réfrigérantes Frigéco. A
l'intérieur du stand Paul Horguelin, Henri Defaix et probablement Mr
Cazals des champagnes du même nom. |
Une pochette de disque imprimée à l'enseigne de Radio-Sparnacien. |
Une camionnette de livraison Radio-Techna. La photo a
malheureusement fait l'objet d'une double exposition. La présence de panonceaux
Philips sur la seconde exposition (hors cadre) confirme une datation de 1928 ou postérieure. Dans les souvenirs de Marguerite Horguelin, on retient les phrases
suivantes : "Il y a eu une première voiture, une petite voiture avec
l'arrière pointu. C'était assez compliqué à manipuler. On avait un mal fou
à la mettre en route. Elle ne tenait pas le ralenti. D'ailleurs quand on a
ouvert le magasin à Châlons on ne pouvait pas se permettre de circuler avec
cette voiture là. Après ça a été une petite Peugeot noire. Et quand on a
ouvert à Reims, c'était une grosse Mathis". Si l'on suit Marguerite
Horguelin, il doit s'agir ici de la Mathis dans la mesure ou une autre
photo ci-dessous montre une Peugeot avec un arrière différent. Pourtant,
l'examen des jantes et des ailes arrières laisse penser que l'on a
affaire ici à une Peugeot 201 fourgon modèle 1929 ou 1930. Peut-être y
a t'il eu en fait 2 Peugeot. Il ne s'agit pas de toute manière de la
voiture ci-dessous qui aurait été re carrossée car l'immatriculation
est différente.
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Une camionnette de livraison Radio-Techna devant les ateliers de
Nuisement. Paul Horguelin est au volant. Il s'agit ici presque
certainement d'une Peugeot type 190S, un modèle sorti en 1928. (son
achat est mentionné dans le compte "machines" pour 14140 F)
|
2/ Les revendeurs Radio-Techna
A coté des magasins propriété de Radio-techna, Paul Horguelin
a également tenté de développer un réseau de revendeurs. Il est certain que Paul Horguelin
disposait d'un point de vente à Paris en janvier 1923. La diffusion des Récepteurs
Radio-Techna en région Parisienne (ou la concurrence était rude) est cependant
probablement demeurée anecdotique. Il y a quelques années, j'ai acheté un
récepteur Super 5 à Fourmies dans le Nord avec sa facture d'époque d'un
revendeur local. Un catalogue d'un revendeur de Lille figure par ailleurs dans
les archives Escot, ce qui confirme une réelle implantation dans cette région.
Il est pratiquement certain que le "Comptoir
Radio-Toulouse" de Léon Kierzkowski a assuré, un temps du moins, la
distribution des Radio-Techna (bien qu'il ait été essentiellement revendeur
Radiola). On sait encore que Paul Horguelin a vendu des radios à Marmande, mais
sous la marque du revendeur local E.Delidon. Marguerite Horguelin m'a confirmé
qu'a une époque du moins Paul Horguelin utilisait les services d'un
représentant de commerce. Il est probable cependant que la distribution des
Radio-Techna hors les magasins de la société était plus liée au réseaux de
relations du patron qu'au travail de démarchage. Odette Escot se souvient du
nom de certains revendeurs du sud ouest avec lesquels Paul Horguelin entretenait
plus que des relations commerciales, ils étaient avant tout des amis. Dans les archives Horguelin, il est question de distribution en Belgique (1). Il est
également possible que quelques radios aient été vendues en Angleterre, ou
pour le moins sur les Iles Anglo-Normandes, peut-être par Cécil Falla voire
par les frères de la maison de St Gabriel à Londres avec lesquels Paul
Horguelin est toujours resté en relation étroite (rappelons que l'un des
frères, le frère Louis, est venu travailler à Nuisement à partir de 1927).
Cet encart est paru dans "La TSF moderne" à plusieurs reprises
entre janvier et juillet 1923, ce qui atteste de manière certaine la présence
d'un point de vente à Paris à cette époque. La société SIDPE, dont on a
déjà parlé, a commencé à distribuer les radios fabriquées par Paul
Horguelin au cours de l'année 1922 sous la marque commerciale SIDPE.
Après la création de Radio-Techna en novembre 22, elle se lance dans la
distribution des récepteurs portant cette nouvelle marque. . Au moment ou cet encart est
publié, l'atelier de Paul Horguelin vient juste de brûler. Il n'est pas
certain que la SIDPE ait été véritablement en mesure de commercialiser
un volume significatif de postes Radio-Techna. Dans la mesure ou le
journal des ventes de Paul Horguelin, qui commence en mai 1923, ne mentionne
nul part cette société, il est vraisemblable que l'ensemble des ventes
ont été réalisées avant. |
En
janvier 1928, les Etablissements BECEL, 28 rue Lepelletier à Lille,
éditent un catalogue de 4 pages entièrement dédié à Radio-Techna
(l'imprimeur est à Lille, donc il ne s'agit pas d'un catalogue officiel
Radio-Techna re-badgé pour ce revendeur, voir reproduction en annexe,
source Odette Escot). Les
postes présentés sont pour la plupart ceux qui correspondent à la gamme
1926 sur ma nomenclature. Le journal des ventes de Paul Horguelin mentionne
Becel pour la première fois en février 28. Le courant d'affaires avec ce
revendeur est conséquent : février 28 : 1336 F, juin 28 : 2734 F,
décembre 28 : 6350 F, janvier 29 : 10114 F. La découverte
de plusieurs Radio-Techna aux environs de Lille (voir "Ou trouve t'on les
Radio-Techna") confirme l'existence d'une réelle implantation dans ce
département. |
Facture d'achat d'un récepteur Super 5 meuble, du 15 fevrier 1930. Le
revendeur est S. Grignet, 50 rue Thiers à Fourmies dans le Nord. Stephen Grignet était un ami de Paul
Horguelin, il a émigré au
Canada avec toute sa famille dans les années 50. Grignet est mentionné
pour la première fois dans le journal des ventes en septembre 28 : 4677
F, puis décembre : 5733 F, janvier 29 : 6021 F, février 29 : 3392 F. Les
relations commerciales se sont certainement poursuivies jusqu'en 1932 au
moins mais le journal des ventes retrouvé s'arrête en mars 29 (voir photo de
Stephen Grignet sur la page "production des Radio-Techna", repas
du 10ème anniversaire)
|
Claude montaret, 35 rue de la République à Montauban était semble
t'il un revendeur régulier des appareils Radio-Techna, au point de
figurer sur le papier à entête de la société, au même titre qu'Agen
ou Reims, à la fin des années 20. Si l'on se fie au journal des ventes
la collaboration aurait commencée en juin 27 : 3149 F puis décembre 27 :
2577 F; avril 28 : 2000 F, octobre 28 : 700 F, décembre 28 : 1100 F,
janvier 29 : 1300 F, mars 29 : 1000 F. La publicité ci-contre est extraite d'un journal local de
Montauban et datée de 1931 ce qui confirme que la collaboration s'est
poursuivie longtemps (source photo : archives Escot)
Élément rajouté 07/2015 :
La boutique de Claude Montaret, au 35 rue de la République à
Montauban (CPA, vers 1933). |
|
Le poinçon de la Maison Thomaron, 5 rue du Loup à Bordeaux figure sur
la façade du galène Radio-Techna N°30 de la nomenclature, ce qui
atteste d'une présence relativement précoce sur Bordeaux (vers 1925/26).
Le journal des ventes mentionne la vente de postes à galène pour 1200 F
en juin 25 mais il n'est pas indiqué à qui. |
-Bourret "Radio-Bordeaux", 3 rue Duffour-Dubergier, Bordeaux
(archives Horguelin, 1928). On trouve un dénommé Bourret parmi les compétiteurs
du concours d'Agen en 1924, il y a de fortes chances que ce soit le même.
Pas de traces dans le journal des ventes.
|
E Delidon, électricien à Marmande a été probablement
l'un des premiers revendeurs du sud ouest en 1924 (voir N°35 de la
nomenclature). Odette Escot n'a aucun souvenir de cette personne ce qui
semble indiquer que la collaboration était déjà terminée quand elle
est arrivé à Agen en mars 27. |
Odette Escot se souvient de plusieurs autres revendeurs du sud
ouest :
-André Mourlane, quincaillier à Montflanquin, était un ami personnel
de Paul Horguelin. Il réalisait des installations de récepteurs dans les
campagnes et avait installé un rayon TSF dans sa boutique. Il figure dans
le journal des ventes en mars 28 pour 1404 F puis en janvier 29 pour 2360
F (voir photo de
André Mourlane sur la page "La production des Radio-Techna", repas du
10ème anniversaire)
-A.F Poujade, Pharmacien place du Canal à Luzech (Lot) vendait occasionnellement
des Radio-Techna dans son officine.
- Despeyroux à Meyzin (rajout 11/2012 : Despeyroux avait aussi
un magasin à Agen, situé dans la même rue qu'Albert Lallement. Ce
magasin était encore ouvert dans les années 70. 3 monolampes communal
(N°26 et, sous réserve, N°32 et 34) ont été retrouvés en 1975 dans
la cave de ce magasin lors de travaux Le N°26 a rejoint ma collection ce
mois-ci. Les 2 autres sont encore dans la nature). Dans les archives Horguelin, on trouve aussi la trace
d'un dénommé Delille (non localisé) : "On est à
jour avec les clients de Delille et ça marche toujours à plein"
(archives Horguelin, 1928) |
Elément
rajouté 11/2012 .Cette petite plaque du revendeur R Lafargue, 4 rue
de la Bourse à Bordeaux, figure sur un Technadyne 4 lampes de 1926 (photo
J. Ouvrat) |
3/ Ou trouve t'on des Radio-Techna (2)
Les derniers Radio-Techna ont été fabriqués en 1933 et il va de soit que
certains parmi les appareils qui survivent dans les collections ont
voyagé au cours des années. Le recensement des récepteurs permet néanmoins
de se faire une idée assez précise des zones géographiques ou l'on a le plus
de chance de trouver ces récepteurs. La plupart des appareils retrouvés l'ont
été sur une ligne allant de Châlons-sur-Marne à Lille et sur une autre ligne
allant de Bordeaux à Toulouse.
La carte ci-dessous présente l'ensemble des radios recensées dont le
parcours est traçable d'une manière ou d'une autre. Elle inclue :
- Les radios recensées dont le lieux de commercialisation initial ne fait
aucun doute (ex : poste Delidon à Marmande, galène Radio Toulouse à
Toulouse...). Le point rouge est alors placé sur le lieu de commercialisation.
- Les radios de ma collection, achetées soit auprès de particuliers qui les
détenaient depuis toujours (ex : poste super 5 à Fourmies), soit auprès de
collectionneurs qui m'ont dit les avoir acheté à des particuliers qui les
détenaient depuis toujours ou chiné dans une zone géographique particulière.
Le point rouge est alors placé sur le lieux de découverte exact quand il est
connu ou sur la ville principale la plus proche dans le cas contraire (ex : je
connais un poste dans une collection Hollandaise mais je sais qu'il a été
chiné au départ en région Toulousaine, le point rouge est donc sur Toulouse).
- Les radios détenues par d'autres collectionneurs qui m'ont dit les avoir
chiné à proximité de chez eux. Le point rouge est alors placé sur le lieux
d'habitation des collectionneurs en question (ex : radios de la collection
Marcel Cocset à Reims).
J'ai bien entendu exclu de la carte les radios pour lesquelles il n'y a pas
de tracabilité possible. Il s'agit :
-Des radios achetées par moi même ou d'autres collectionneurs dans des
ventes aux enchères et pour lesquelles le précédent propriétaire n'est pas
connu. (ex : mon premier type communal acheté à Chartres)
- Des radios qui ont fait un parcours complexe sur le marché de la
collection radio avant d'arriver chez moi ou chez d'autres collectionneurs (ex :
4 lampes 1925 acheté à un collectionneur de l'Ain)
J'ai également exclu de la carte les radios de la succession Horguelin dont
la localisation à Nuisement ne fait pas sens au regard de la question de la
distribution des Radio-Techna.
Jusqu'a présent, je n'ai jamais entendu parler de Radio-techna trouvés chez
des particuliers ou chinés en Bretagne, à Lyon, à Nice ou même à
Paris. La plupart
des collectionneurs qui détiennent encore aujourd'hui ces appareils habitent
soit le Sud-Ouest, soit le Nord-Est. Au delà de la question "ou faut-il
chercher", cette carte confirme un point historique capital. La
distribution des Radios-Techna était essentiellement cantonnée à ces
régions, au travers des 4 magasins de la société et de quelques revendeurs
situés dans les départements environnants. La volonté affichée de Paul
Horguelin d'établir un véritable réseau national (comme en témoigne la
présence d'un revendeur à Paris en 1923) s'est sans doute heurtée à la
rudesse d'un marché devenu rapidement ultra concurrentiel.
Si l'on rajoute la variable "date de fabrication", le recensement
géographique des Radio-Techna nous apporte quelques informations supplémentaires.
A de très rares exceptions près (3 en fait), les appareils localisés dans la
zone Nord-Est sont des modèles tardifs (1927 ou postérieurs). La plupart des
appareils précoces présents dans ma collection (les modèles à plots
apparents et jusqu'aux "Technadyne" de 1ère génération) proviennent
de la région Sud-Ouest. On ne peut pas en tirer de conclusions définitives car
il est possible que j'ai bénéficié des services de chineurs beaucoup plus
performants au Sud qu'au Nord. Cependant, ce point ne peut manquer de faire
question. En 1925, Le Sud-Ouest dispose de 2 stations privées régionales (Radio-Toulouse
et Radio-Agen) dont la présence concourre sans doute pour beaucoup au désir
d'achat de récepteurs radiophoniques. Dans la Marne en revanche, les seules
stations facilement accessibles sont les postes parisiens(3) (Essentiellement le
poste Radiola d'ailleurs car la zone de diffusion de Paris PTT était extrêmement
restreinte). L'indigence des programmes radiophoniques n'a certainement pas
facilité la tache de Paul Horguelin quand il s'agissait de placer ces
appareils. Il faut remarquer aussi que la plupart des revendeurs identifiés
sont situés dans le Sud-Ouest (et quelques uns dans le Nord). Je n'ai pas
connaissance de l'existence de points de vente Radio-Techna en région Champagne
autres que les magasins crées par Paul Horguelin lui même. Ors, jusqu'a une date
indéterminée située entre 1926 et 1928, le seul magasin Horguelin de
Champagne est celui de la rue d'Orfeuil à Châlons dont on a vu qu'il n'est
certainement pas un outil de distribution idéal. Aux dires de la famille
Horguelin, Paul Horguelin s'était constitué un important réseau de
connaissances dans la riche Champagne Viticole et le bouche à oreilles comptait
au moins autant qu'un système de distribution structuré pour vendre des
appareils. Il reste cependant que le peu de récepteurs précoces retrouvés
dans cette région confirme bien les limites de cette méthode de vente.
Qu'en conclure : En 1922-23 la survie de l'entreprise semble dépendre étroitement du travail de
sous-traitance (SIDPE/ Radio Consortium, S.A.F.I.R et peut être d'autres non
encore identifiés). Entre 1924 et 1926-27 son essor
est tributaire du réseau commercial relativement dense mis en place dans le
Sud-Ouest. A partir de 1928, l'entreprise entre dans sa période de
prospérité avec une distribution également performante en région
Champagne...mais c'est aussi le début de la fin pour les appareils Radio-Techna.
(1) "J'ai passé un contrat avec une maison de Belgique qui me garantit
125 000 frs dans mon année, jusqu'ici je suis toujours en retard dans leurs
livraisons" ( Lettre Archives Horguelin, 1924). 125 000 frs représentent quand
même l'équivalent de 250 "monolampe communal". Le journal des ventes
de Paul Horguelin fait état de ventes en Belgique entre mars 24 et février 25
mais les montants sont loin d'atteindre ce niveau : mars 24 : 601 F, mai 24 :
5072 F, juin 24 : 2928 F, février 25 : 1852 F. Pour l'instant je ne connais qu'un seul Radio-Techna en Belgique, mais
rien ne me permet d'affirmer qu'il a été chiné là bas.
(2) Ce paragraphe et la carte dédiée ont été rédigés au cours de
l'année 2008. Les modèles découverts depuis ne sont pas pris en compte.
(3) A l'exception d'une éphémère "Radio-Reims" qui diffusera
quelques émissions en 1927 avant de se voir interdire d'émettre
SUITE
DU DOSSIER RADIO-TECHNA
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