THE
|
|
Nota : Cet article a été retouché en octobre 2010, suite à la fourniture par Mr Alain Serventi de quelques nouveaux documents trouvés dans les archives du Conseil Général du Lot et Garonne (en particulier les offres de la plupart des constructeurs qui se sont présentés au concours d'Agen et un article de presse très polémique à propos de ce concours). Mr Serventi est l'auteur d'un remarquable article historique à propos de Radio-Agen ("Radio-Agen, 1924-1946", Revue de l'Agenais N°4, 2003, Académie des sciences, lettres et arts d'Agen)
Le monolampe type communal occupe une place à part dans la production Radio-Techna. Il n'a certainement pas été le plus produit, loin s'en faut. Il reste pourtant dans l'esprit de Marguerite Horguelin celui par lequel tout a débuté. Il est celui aussi qui est le mieux documenté dans les archives. Il faut dire que sa création et sa distribution s'inscrivent dans un contexte particulier qui rejoint la "grande" histoire de la radiodiffusion, celui de la naissance de "Radio-Agen", première station privée régionale française.
1/ Prologue : La naissance de Radio-Agen (1) Le 4 octobre 1922, le conseil général du Lot-et-Garonne prend la décision d'étudier l'éventualité de la création d'un poste de radiodiffusion à Agen. Dans le contexte français d'alors, un tel choix apparaît comme incroyablement précoce. En octobre 1922 en effet, seul le poste d'État FL est légalement autorisé à émettre. Il n'y a pas véritablement de programmes et si quelques radio-concerts sont parfois diffusés, ils ne le sont que de manière aléatoire et à titre d'essais. Le poste Radiola, première station privée nationale, commencera ses émissions seulement en novembre, au titre d'une autorisation temporaire et révocable. Les premiers échanges de vues parlent seulement d'une adaptation régionale d'une directive du ministère de l'agriculture du 29 juin 1922 "recommandant aux préfets d'inciter les communes à installer des récepteurs à galène pour recevoir les bulletins météorologiques de la Tour Eiffel et prévenir ainsi les agriculteurs des risques d'orages et de grêle". Poussés à fond dans cette voie par Fernand de Sevin, secrétaire général du Radio-Club agenais, les conseillers généraux considèrent pourtant bientôt qu'ils n'est pas possible de se satisfaire des informations météorologiques générales de la Tour Eiffel, que le caractère particulier du département du Lot et Garonne, sujet aux crues brutales du fleuve, impose une information météorologique particulière que seul un émetteur départemental est à même de fournir. Simple prétexte ou réelles préoccupations météorologiques, la nécessité impérieuse de se doter d'un émetteur s'impose rapidement à tous (2). Fin mai 1923, une délégation du Lot-et-Garonne se présente dans les bureaux du ministre des PTT pour y présenter le projet et solliciter une autorisation d'émettre. La demande est accueillie avec une certaine bienveillance mais la décision est remise à plus tard, faute de réglementation applicable. Le décret portant règlement des stations émettrices de TSF d'intérêt général est finalement approuvé par les ministres intéressés et contresigné par le Président de la République Alexandre Millerand le 24 novembre 1923. Pourtant, Fernand de Sevin n'a pas attendu le décret pour commencer à agir. Une commission radiotélégraphique départementale est constituée qui comprend le conseiller général Laffue, MM Pinêtre, ingénieur électricien, Chevrier, professeur à l'école d'industrie, Recours, conservateur du musée, le docteur Dupont de Marmande, Piraube de Razimet, Beutalou et Laboulbène (3), conseillers généraux, l'ingénieur en chef du département, le directeur des postes et bien entendu De Sevin. Sur des crédits votés par le conseil général avec l'approbation du ministre des PTT, un émetteur est commandé chez SFR. Le 11 novembre 1923, Fernand de Sevin annonce dans les colonnes de Radio-Magazine la création du poste Radio-Agen. Une petite construction abritant le studio et l'émetteur est édifiée au printemps 1924 en bordure de l'esplanade du Gravier le long de la Garonne (4) Les techniciens de la SFR installent l'émetteur durant l'été et l'inauguration officielle a lieu le 15 septembre 1924. Bien entendu, la station sera dirigée par Fernand de Sevin. Il s'agira d'un poste de droit privé, en partie financé par le conseil général mais aussi très rapidement par des fonds propres liées à la publicité.
2/ Le concours d'Agen Comme on vient de le voir, la création du poste Radio-Agen s'inscrit au départ dans le cadre d'une interprétation locale d'une directive du ministère des PTT, préconisant d'inciter les communes à se doter de récepteurs de TSF. Il n'est donc pas étonnant que le Conseil Général du Lot et Garonne, une fois le poste "d'intérêt général" crée, se soit préoccupé de convaincre les communes d'inscrire à leur budget l'achat d'un récepteur. Un appel d'offres est lancé auprès des constructeurs qui stipule pour ces derniers une seule obligation, celle de se tenir à un prix de vente maximum de 500 F par appareil, incluant les accessoires. Le 19 septembre 1924, les membres de la commission radiotélégraphique prennent la décision de composer une sous-commission technique dont le rôle sera de désigner, parmi les appareils présentés par les constructeurs, celui le mieux à même de satisfaire aux besoins des municipalités. La sous commission sera composée du Conseiller Général Laffue (Président), de Mr Masson (Ingénieur en chef du Département), du Dr Fagonet (?), de Mrs Vergne et Delpech (?) et du docteur Marc Dupont de Marmande (dont on reparlera beaucoup par la suite). Elle se réuni le 3 novembre 1924 à Casteljaloux pour procéder à l'examen et aux essais des récepteurs reçus des divers constructeurs qui ont répondu à l'appel d'offre (6). Au total, les constructeurs en lice sont au nombre de 12, dont certains très connus et réputés. Ils se voient chacun attribuer 2 notes par appareil présenté. - La première note fait suite aux essais pour lesquels les constructeurs sont priés d'accrocher Radio-Agen, Radiola et la Tour Eiffel afin de vérifier la gamme d'onde couverte par les appareils, la puissance (mesurée au téléphone shunté) et la pureté de la réception (A) - La seconde note prend en compte la qualité de la construction, des matériaux employés, de l'agencement intérieur et extérieur des appareils (B). La plupart des constructeurs étant connus et leurs offres chiffrées ayant été retrouvées, il est possible de se faire une idée assez précise des appareils mis à la disposition de la sous commission. Si l'on s'en tient au seuls critères "officiels" mis en avant par le jury, la pertinence des notes attribuées ne peut manquer de faire débat. Examinons par le détail l'offre des constructeurs :
3/Paul Horguelin et le concours d'Agen A ce niveau de la présentation, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, les postes Radio-Techna ne sont rien moins que les meilleurs. Les notes parfois lamentables et souvent juste passables recueillies par les autres constructeurs, pour certains très réputés, ne peuvent pourtant manquer de faire question. Comment Paul Horguelin, un petit constructeur de 25 ans avec tout juste 2 années d'expérience à son actif, établi qui plus est à l'autre bout de la France, a t'il pu avoir l'idée de se présenter à ce concours. Comment, surtout, est il parvenu à s'investir dans cette tache au point de triompher de tous ses concurrents avec une telle maestria. A ces questions, les archives, autant que la mémoire familiale, offrent quelques éléments de réponse. En janvier 1923, l'incendie de la grange atelier bouleverse la vie de Paul Horguelin qui doit maintenant repartir de zéro . Sa mère, Flavie Horguelin, est établie à Agen depuis déjà un an. Elle loge chez une tante, veuve du capitaine Couty (lequel était le frère de la mère de Flavie). Paul Horguelin se rend très fréquemment à Agen ou il est certain de trouver bon accueil de la part de sa grand tante. Il a même installé sur place tout le nécessaire pour recevoir la TSF. Il se lie d'amitié avec André Mourlane, quincaillier à Montflanquin, comme lui chasseur et pêcheur. Des relations amicales s'installent progressivement avec diverses personnes de la région, en particulier à Marmande et alentours. On retient le nom d'un monsieur Barbé et surtout du Docteur Marc Dupont. Paul Horguelin reprend le dessus très rapidement. Nouvel atelier, nouvelles machines et probablement quelques nouveaux salariés, la production des Radio-techna peut recommencer à la fin de l'année 1923. En entrepreneur avisé, il profite de ses visites à sa grand tante pour nouer des contacts professionnels. C'est ainsi qu'il fait la connaissance, probablement au début de l'année 1924, de E. Delidon, électricien à Marmande, qu'il parvient à convaincre, apparemment non sans difficultés, de passer commande de quelques appareils en kit. Marc Dupont, ainsi que d'autres amis de Marmande ont semble t'il joué un rôle important dans cette transaction : "Vous m'avez rendu grand service, car avec votre aide et celle de mes amis de Marmande, Mr Delidon est cette fois décidé à me passer les commandes pour une vingtaine de postes" (lettre Juillet 1924). On se reportera au N° 35 de la nomenclature pour plus d'informations sur les postes fabriqués pour E.Delidon. A cette époque Marc Dupont n'est peut-être pas encore l'ami proche de Paul Horguelin qu'il deviendra par la suite (9). Pourtant, il est déjà un admirateur inconditionnel des appareils Châlonnais et surtout de leur concepteur. Il répond à Paul Horguelin : "Inutile de vous dire que c'est avec le plus vif désir que je délivre des certificats d'excellence à tous ceux qui, après avoir vu Delidon (ndlr, il faut lire les premiers postes Horguelin exposés chez Delidon), me parlent de vos appareils. Je le fais non pour lui mais pour vous". Marc Dupont n'a alors que 31 ans. Pourtant il est déjà une personnalité influente du Lot et Garonne. Médecin, il fondera bientôt une clinique portant son nom. Scientifique, il s'intéresse de près au techniques nouvelles. Notable, il met un pied en politique en siégeant dans la commission radiotélégraphique (10). Lors de l'achat de l'émetteur de Radio-Agen il est, au cotés de Fernand de Sevin, chargé de mener les négociations avec la SFR. Paul Horguelin suit bien entendu de très près ces évènements. A la fin de l'été 1924, l'émetteur de Radio-Agen est prêt à fonctionner et se pose la question de l'équipement radio des communes. Le 5 septembre le docteur Dupont présente aux membres de la commission de Radiotéléphonie le monolampe type communal. Il déclare : "avoir essayé personnellement le récepteur de l'ingénieur Horguelin et qu'il lui a donné toute satisfaction". Paul Horguelin n'est pas présent à cette séance mais l'appareil est montré aux participants (archives du Lot et Garonne communiqués par Odette Escot, voir reproduction en annexe). Lors de la séance suivante du 19 septembre, au cours de laquelle est formée la sous-commission technique, Paul Horguelin s'est déplacé et assiste aux débats. Les concurrents de Paul Horguelin lors du concours d'Agen ont pour certains une toute autre stature, autant en terme de prestige que de surface financière. Ducretet est un nom attaché à l'invention même de la TSF. SFR est une grande compagnie industrielle fondée en 1910, Pericaud fabriquait déjà des récepteurs horaires quand Paul Horguelin portait des culottes courtes. LMT est une grande compagnie industrielle spécialisée dans la téléphonie. D'autres compétiteurs tels Georges Oyer, Phal, Le TSF n'ont certes pas la même antériorité, mais ils sont très connus à Paris et leurs publicités remplissent les pages des magazines spécialisés. On ne sait pas exactement en quels termes le Conseil Général du Lot et Garonne a sollicité ces constructeurs. La décision de la sous-commission n'ayant à terme aucun caractère contraignant pour personne, il ne s'agit pas d'un "appel d'offres" au sens ou le droit administratif français entend habituellement cette expression . Pourtant, les autorités départementales agissent ici comme si il s'agissait d'un marché public au sens strict. De la formule du marché public ils retiennent d'une part les règles (la mise au concours) et d'autre part les "petits arrangements" qui font que, contrairement à ce que prétendent imposer les règles, les vainqueurs ne sont pas toujours nécessairement les mieux disant. On l'a vu, Paul Horguelin est très implanté dans la place. Plusieurs mois avant le déroulement du concours, le monolampe communal est d'ores et déjà connu de tous grâce au travail de lobbying de Marc Dupont. Face aux Radio-Techna, reconnus et admirés par les participants, les appareils présentés par les constructeurs parisiens (qui, pour certains, ne se sont sans doute investit que très modérément dans ces débats "provinciaux"), ne sont là, très probablement, que pour le forme. La cause était sans doute déjà en grande partie entendue avant même que les membres de la sous-commission ne se réunissent à Casteljaloux. Si tout n'est pas finalement pour le mieux dans le meilleurs des mondes possibles, il va de soit que le monolampe communal reste à mes yeux un magnifique appareil, celui par lequel a commencé ma collection Radio-Techna et sans lequel elle n'aurait jamais commencée. Les petits arrangements de 1924 m'ont finalement "bien arrangé" quelques décennies plus tard.
4/Epilogue : Radio-Techna à Agen La victoire de Paul Horguelin au "concours d'Agen" n'a pas d'effet obligatoire sur les communes. La décision d'inscrire à leur budget l'achat d'un récepteur, de même que le choix de ce récepteur, leur revient de plein droit. Au cours du mois de novembre, Paul Horguelin et le préfet du Lot et Garonne travaillent pourtant de concert à imposer le monolampe communal comme le meilleur choix possible. Dans une longue circulaire du 20 novembre aux Maires du Département (voir reproduction de la circulaire en annexe), le préfet souligne tout l'intérêt pour les communes de se doter d'un récepteur afin de recevoir les programmes variés du poste Radio-Agen (Il n'est plus seulement question de météo mais aussi de cours des matières premières, de cours des changes, de nouvelles du jour, de conférences et causeries et aussi de concerts...dont on ne sait pas encore trop bien comment ils vont être financés). Il ne manque pas de rappeler que : "L'appareil Radio-techna présenté par M l'ingénieur Horguelin de Nuisement (Marne) a été déclaré par la commission, à l'unanimité, le plus qualifié et offrant le plus de garanties pour permettre aux communes de recevoir, d'une façon excellente, les émissions de la station départementale". Suivent les prix de l'appareil simple et de ses amplis additionnels à 1 et 2 lampes. Une telle caution préfectorale est certainement plus efficace auprès des communes que ne le serait le plus agressif des démarchages. Le monolampe communal est "Le" récepteur recommandé par l'ensemble des instances officielles du département (Soulignons qu'en temps que représentant de l'État, le préfet n'avait nullement l'obligation de relayer une décision sans portée normative du Conseil Général). Dans les jours qui suivent (le document n'est pas daté, voir reproduction en annexe), Paul Horguelin envoie une lettre à l'ensemble des maires du département dans laquelle il présente essentiellement les modalités pratiques de l'installation du monolampe communal. Il souligne que le prix du montage de l'antenne par 2 installateurs spécialistes est fixé à 75 frs (il ressort des entretiens avec Marc Horguelin que ce travail était réalisé par André Mourlane, le quincaillier de Montflanquin, l'ami de chasse de Paul Horguelin), que dans le cas ou la commune souhaiterait se passer des services de l'installateur, une notice explicative très détaillée serait fournie avec les récepteurs (celle-ci est reproduite en annexe). Il annonce enfin l'ouverture prochaine à Agen de "bureaux avec magasin de vente et atelier" (l'adresse n'est pas encore connue). Le caractère pour le moins cavalier de la collaboration entre les autorités préfectorales et Paul Horguelin ne manque pas d'aiguiser les polémiques. Sous le titre "La Préfecture fait du commerce", le journal "L'indépendant de Lot et Garonne", de tendance radicale, se fait l'écho des récriminations de 2 électriciens locaux qui n'ont pas eu accès au concours. Le préfet est qualifié de "commis voyageur pour le compte d'une compagnie de TSF" et le journaliste se demande "Qui touche les commissions dans cette affaire si bien montée". Décidément très en colère, les 2 électriciens vont jusqu'a envoyer une lettre aux maires du département pour leur rappeler "qu'il leur est réservé la faculté -malgré l'offre si alléchante qui leur est faite- de pouvoir s'adresser aux professionnels de leur choix". Dans le même temps une réclamation est adressée directement au ministre du commerce (11). Le 18 décembre, Paul Horguelin annonce au Préfet du Lot et Garonne qu'il sera en mesure, dans le courant de la semaine suivante, de commencer l'installation des 25 premiers postes communaux (lettre reproduite en annexe). 6 mois plus tard, 23 communes sont dors et déjà dotées d'un récepteur. 14 ont adhéré au projet, voté les crédits, et sont en attente de livraison. 47 ont adhéré au projet mais n'ont pas encore voté les crédits (Conseil Général, compte rendu de séance, cession ordinaire 1925). La polémique lancée par les 2 électriciens n'a semble t'il pas beaucoup dissuadé les maires. Le magasin d'Agen est finalement ouvert, très probablement au cours du 1er semestre 1925, au 11 bis rue Garonne, à quelques pas seulement des studios et de l'émetteur (on se reportera à la page "La distribution des Radio-Techna" pour plus d'informations sur ce magasin).
(1) Les informations contenues dans cette section sont essentiellement puisées dans l'excellent ouvrage de René Duval, "Histoire de la radio en France" ed Alain Moreau 1979, p 132 à 149. (2) Il y avait quand même bien un problème avec le fleuve, l'émetteur de Radio-Agen sera entièrement détruit le 3 mars 1930 lors d'une crue de la Garonne. (3) Georges Laboulbène, maire d'Agen de 1912 à 1919 et de 1933 à 1934, sénateur du Lot-et-Garonne de 1920 à 1934. (4) L'esplanade du Gravier est située à 150 m de la rue Garonne, l'adresse du premier magasin Radio-Techna. (5) Source : "Radio rail", novembre 1929. Photo retrouvée par Mr Alain Serventi, utilisée dans son article et reproduite sur le site : http://100ansderadio.free.fr/HistoiredelaRadio/Radio-Agen/Radio-Agen-1924.html (6) On trouvera la reproduction du procès verbal de la séance en pages "Annexes". Casteljaloux est situé à bonne distance d'Agen. On suppose que le choix de cette ville était dicté par des enjeux techniques : s'assurer que les récepteurs testés étaient en mesure de recevoir Radio-Agen depuis n'importe quel point du département. Dans ses notices publicitaires, Paul Horguelin se présente comme le lauréat du "Concours de Casteljaloux". Je n'ai pas retenu cette appellation car si Casteljaloux est le lieu physique du concours, ce qui ce joue dans ce concours relève essentiellement de préoccupations agenaises...et puis Agen est moins long à écrire. (7) Voir lettre du 20 novembre 24 du Préfet du Lot et Garonne aux maires du département, reproduite en pages "Annexes" (8) De Sevin a été nommé à la direction de Radio-Agen début juillet 1924 et avait sans doute suffisamment à s'occuper. On sait par ailleurs qu'il possédait déjà un poste Radio-Techna, acheté à titre personnel en juin 1923 pour un "prix d'ami" de 186 F (Journal des ventes Radio-Techna 1923) (9) Marc Dupont sera plus tard le parrain de Marc Horguelin, auquel il a donné son prénom. (10) La clinique Dupont, aujourd'hui disparue, était le principal établissement de soin de Marmande. Marc Dupont a encore une rue à son nom à Marmande mais son rôle dans la vie locale s'est estompé de la mémoire collective. On sait juste qu'il a occupé la fonction de conseiller municipal en 1937, 1949 et 1961. Il a par ailleurs été un éphémère Conseiller Général sans étiquette en 1935, élu sur une liste "d'union et de concentration républicaine" proche des préoccupations du monde agricole. Il est à cette époque identifié comme "croix de feu" notoire (source : Jean Condou "Cinquante années de vie politique à Marmande", tome 1, 1935-1955. Eds "Chroniques du temps passé", P51) (11) "La préfecture fait du commerce", in "L'indépendant de Lot et Garonne" (date inconnue, novembre 1924, p1). Document communiqué par Mr Alain Serventi, reproduit en annexe. Outre la question du rôle contestable du préfet, le texte aborde le problème de la sincérité du concours de manière très allusive. A noter dans cet article de multiples erreurs à propos de Radio-Techna. Au début on parle des "Etablissements Electrotechna de Miramont". Plus loin on lit "l'appareil Radiotechna présenté par l'ingénieur Hurgolin de Muisement". Au delà des préoccupations mercantiles des 2 électriciens, il serait intéressant d'aller plus loin dans la compréhension de cette polémique. "L'indépendant de Lot et Garonne" est un journal qui se situe dans la mouvance radicale (composante du cartel des gauches alors au pouvoir à la chambre). Georges Laboulbène, maire d'Agen, sénateur de la gauche républicaine et aussi ancien directeur de "L'indépendant" est, accessoirement, membre de la commission radiophonique qui a organisé le concours.
RETURN TO JCVERDIER MUSEUM WEBSITE
|